Depuis plus de dix ans, Mirakl accompagne les entreprises dans le déploiement et l’opération de leurs places de marché à l’échelle mondiale. Cette expertise a progressivement évolué vers une suite modulaire couvrant l’ensemble des besoins d’une plateforme opérée : gestion du catalogue, du réseau de vendeurs, de la monétisation, et désormais des flux financiers.

Le lancement de Mirakl Payout en 2022 s’inscrit dans cette logique d’intégration. L’objectif : simplifier et sécuriser le paiement des vendeurs tiers, une brique souvent sous-estimée, mais critique pour assurer la conformité réglementaire, la qualité de l’onboarding et la fluidité opérationnelle des marketplaces.

Pensée comme un module natif à la Mirakl Platform, Mirakl Payout vise à réduire la complexité technique, limiter les délais de mise en production, et éviter les frictions liées à l’intégration de prestataires tiers. En deux ans, cette approche a séduit plusieurs dizaines de clients et ouvert de nouvelles perspectives pour l’architecture financière des opérateurs.

Le point de friction que personne ne voulait regarder

Pendant des années, Mirakl accompagnait ses clients dans le lancement de leurs marketplaces. Le produit est solide, la base technique éprouvée, les projets avancent… jusqu’à ce que la question du paiement vendeur arrive sur la table.

Et là, blocage.

« Ce n’était jamais prévu dans le scope initial », se souvient Sophie Zellmeyer, directrice de Mirakl Payout.

La direction e-commerce lançait le projet. Mais au moment de verser les commissions aux vendeurs, la balle passait à la direction financière. Appels d’offres. Intégration d’un nouveau prestataire de paiement capable d’offrir le module d’encaissement pour compte de tiers. Discussion avec la trésorerie. Attente de la conformité.

Résultat ? Des projets ralentis. Des vendeurs désengagés. La GMV qui ne décolle pas. Le plus frustrant : tout ça n’avait rien à voir avec le business. Juste un angle mort opérationnel.

De “brancher un prestataire de paiement” à “opérer une plateforme”

La solution initiale de Mirakl ? Proposer des connecteurs vers des prestataires de paiements partenaires.

Mais cette approche ne répondait pas au fond du problème.

Le paiement vendeur n’est pas un add-on. C’est une mécanique réglementée, spécifique, asymétrique. Un flux B2B qui ne ressemble ni à un achat client, ni à une facture fournisseur.

« Certains de nos clients aux États-Unis payaient leurs vendeurs de façon très manuelle et à une fréquence irrégulière par virement. Avec la compta. »

Impossible pour les marchands de construire une place de marché à l’échelle dans ces conditions.

C’est à ce moment-là que naît Mirakl Payout. Pas comme une verticale séparée. Mais comme une infrastructure native, intégrée au cœur de la plateforme - comme AWS comme structure cloud pour Amazon, ou Fulfillment pour gérer sa logistique chez Shopify.

Lancement en test, intégration en dur

Au départ, Mirakl Payout est lancée comme un test : une entité dédiée, des partenaires spécialisés, des premiers clients pilotes.

Mais rapidement, les signaux sont au vert : les clients ne veulent plus avoir à choisir, à gérer, à arbitrer. Ils veulent quelque chose qui fonctionne - qui respecte la réglementation, gère le KYC, les devises, la réconciliation - et surtout, qui ne les ralentit pas.

« On a vu que les clients qui prenaient Mirakl Payout lançaient leur marketplace 4 à 5 mois plus vite », explique Sophie Zellmeyer. Et surtout, ils ne perdaient plus leurs vendeurs en route.

Aujourd’hui, Mirakl Payout est imbriqué dans la Mirakl Platform de Mirakl. Seulement deux APIs à intégrer. Pas de nouveau développement. Disponible dès le premier jour.

Un partenariat structurant, pensé produit

Plutôt que d’opérer une stack propriétaire ou de se lancer dans une demande de licence, Mirakl a fait le choix d’un modèle modulaire régulé par des partenaires. Une décision pragmatique, pensée pour aller vite et bien, tout en gardant la maîtrise du produit.

En Europe, la solution repose sur Mangopay, dont l’infrastructure est spécifiquement conçue pour les flux marketplace. Aux États-Unis, c’est Payoneer qui assure l’exécution.

Ce choix d’architecture permet à Mirakl de concentrer son effort sur la cohérence fonctionnelle : intégration native, expérience vendeur fluide, reporting unifié, conformité embarquée. Le partenariat avec Mangopay va jusqu’au statut d’agent, ce qui permet à Mirakl de piloter l’expérience utilisateur de bout en bout, sans dépendance frontale.

Impact opérationnel et adoption

Depuis son lancement, Mirakl Payout enregistre une croissance rapide de son adoption. Plus d’une quarantaine de clients ont déjà choisi d’activer la solution, avec des effets concrets sur les cycles projets :

  • des délais de validation KYC réduits à quelques heures,

  • le module paiement des marketplaces mis en production en moins d’un mois,

  • une part croissante du pipeline client qui intègre Mirakl Payout nativement.

Là où le paiement vendeur pouvait être un point de blocage ou un facteur d’allongement des projets, il devient aujourd’hui un accélérateur, en particulier pour les déploiements multi-pays ou multi-devises.

Des enseignes comme Verbaudet ont intégré Mirakl Payout dans une logique de replatforming ; Best Buy l’a mobilisé pour structurer ses flux vendeurs ; plusieurs groupes en Allemagne et aux États-Unis ont ainsi réduit leurs délais de go-live.

Au-delà du confort opérationnel, cela se traduit par une activation plus rapide de la GMV, un onboarding plus fluide pour les vendeurs, et une meilleure capacité à automatiser le paiement, payer les vendeurs à échéances régulières et donc à les fidéliser.

Une brique technique… à fort potentiel stratégique

En intégrant le paiement vendeur à sa plateforme, Mirakl a supprimé un point de friction récurrent pour ses clients. Mais cette brique, désormais stabilisée, pourrait aussi devenir le socle de nouveaux services à destination des vendeurs.

Plusieurs pistes sont déjà envisagées : versements accélérés (POC en cours), facilités de trésorerie, cartes adossées aux revenus générés… L’enjeu : leur offrir des outils concrets pour améliorer leur performance, sans sortir de l’environnement Mirakl.

Aucun calendrier n’est annoncé. Mais les fondations sont posées.

Keep Reading